par Marcel Diki-Kidiri
Copyright : YSB Sahngo 2006. Document de travail
TABLE DES MATIERES3.2. Les règles contextuelles du premier groupe RC1 3.3. Les règles contextuelles du deuxièmes groupe (RC2) 3.4. La hiérarchie des règles tonales RB, RC1 et RC2 3.5. Les règles complémentaires spécifiques
1.1. Les sons simples11.1. L’alphabet sahngoL’alphabet sahngo contient 23 lettres de base qui sont :
Ces lettres portent chacune un nom en sahngo qui permet d’épeler les mots de la langue. Comme dans beaucoup de langues, les noms des lettres ne sont pas forcément les sons qu’elles peuvent représenter. Il ne faut pas confondre les noms des lettres et les sons qu’elles représentent même si la ressemblance semble très forte comme dans les cas simples ci-dessus.
Les lettres suivantes c, q, x ne font pas partie de l’alphabet sahngo, mais elles ont reçu un nom en sahngo pour qu’on puisse les épeler dans les noms propres étrangers :
A part la lettre /j/ qui n’intervient que dans l’écriture des sons complexes, les 22 autres lettres de l’alphabet sahngo représentent, chacune, un son simple de la langue sahngo très proche de leur nom. En plus de représenter un son particulier, ces lettres peuvent donner des informations supplémentaires sur la prononciation des mots. Nous préciserons cela ultérieurement. 11.2. Les consonnes simplesLes lettres suivantes notent des consonnes simples quand elles sont utilisées seules :
A noter que /w/ et /y/ sont des consonnes à part entière quand ils sont en début de syllabe. Autrement, ils fonctionnent comme voyelles quand ils sont en fin de syllabe ou après une consonne. 11.3. Les voyelles simplesLes lettres suivantes notent les voyelles simples, dites orales : i e a o u.
1. 2. Les sons complexes.Pour écrire certains sons du sahngo, il est nécessaire de grouper deux ou trois lettres que l’on traite comme un seul symbole (une seule consonne ou une seule voyelle). On les prononce d’une seule émission de voix comme une lettre simple. On y distingue aussi les consonnes et les voyelles. En voici la liste : 12.1. Les consonnes complexes
Les consonnes suivantes commencent par une nasale qu’il ne faut jamais prononcer séparément même en début de mot. Il faut au contraire prononcer le tout d’une seule émission de voix, comme s’il s’agissait d’une seule lettre notant un seul son.
12.2. Les voyelles complexesLe sahngo reconnaît cinq voyelles nasales correspondant aux cinq voyelles orales simples vues plus haut. Les voyelles nasales s’écrivent avec un N postposé, comme suit.
in prononcé comme un vrai i mais avec le nez, et
non pas du tout comme in de vin ; un prononcé comme un vrai ou mais dans le nez, et non pas du tout comme l’article un du français ; fün puer on prononcé comme dans on ; :hôn nez, hön passer en prononcé comme ein de teint ; wên fer, sen mauvais (odeur) an prononcé comme dans an (année) ; pan abondant et accessible. 12.3. Les voyelles allongéesA noter que dans certains mots expressifs, une voyelle orale ou nasale peut être allongée. Elle est alors écrite avec la partie orale dédoublée, voire triplée comme ceci :
Dans certains mots, les voyelles peuvent être dédoublées sans allongement, surtout quand elles portent un ton modulée (Voir paragraphe 31.2 plus loin).
2. LA SYLLABE2.1. La syllabe simple21.1. La syllabe ouverteLa syllabe typique sahngo est formée soit d’une voyelle seule, V, soit d’une consonne suivie d’une voyelle, CV. La voyelle peut être nasale ou orale, allongée ou non, elle représente toujours une seule voyelle V. De même la consonne peut être simple ou complexe, elle représente toujours une seule consonne C. Exemples :
21.2. La syllabe ferméeLes modèles de syllabe qui finissent par une consonne, comme VC, CVC, sont très rares. On les rencontre dans quelques rares adverbes expressifs ou dans des mots empruntés comme :
2.2. La syllabe complexe22.1. La syllabe à groupe de consonnes Cr et ClCe sont les syllabes qui commencent par un groupe de consonnes tel que CrV, ClV. Les groupes de consonnes qui apparaissent ici ne constituent pas une seule unité comme pour les consonnes complexes décrits plus haut, mais il s’agit bien de consonnes distinctes. Entre deux voyelles, les consonnes /r/ et /l/ ont tendance à réduire les voyelles qui les précèdent jusqu’à les faire disparaître. Ainsi, /ködörö/ « pays » est couramment prononcé /ködrö/, et /mbâsâmbâlâ/ « sept » est d’abord devenu /mbâlâmbâlâ/ puis /mbrâmbrâ/. L’apparition des groupes de type /Cr/ et Cl/ est renforcée par les mots empruntés au français comme Afrîka, eglîzi, drapöo « Afrique, église, drapeau ». Voici la liste des groupes de consonnes jusqu’à présent :
22.2. La syllabe à groupe de voyelles CVVLorsqu’on a une consonne suivie de deux voyelles différentes V1 et V2 comme dans les mots kîo racler, kua travail, mâi évoluer, ndaû accident, les deux voyelles se combinent pour constituer une seule syllabe complexe CVV. Le plus souvent l’une des deux voyelles est un /i/ ou un /u/ comme dans les exemples ci-dessus. Mais parfois, c’est un /e/ ou un /o/ comme dans ndao forge, meambe (variante miombe) huit. Voici les combinaisons de voyelles attestées dans les syllabes à groupes de voyelles CVV :
A noter que les groupes de voyelles ei, ie, eu, uo, ou ne sont pas attestés aujourd’hui, mais peuvent très bien apparaître un jour dans un mot rare ou dans un emprunt. Si cela devait arriver, cela ne ferait que renforcer l’importance des syllabes de type CVV dans la langue. Pour le moment, ces groupes de voyelles ne sont pas attestés. Il est important de souligner que la syllabe à groupe de voyelles CVV n’est valable que dans des mots où le rapprochement des deux voyelles n’est pas le résultat d’une composition. En effet, dans un mot composé comme Bêafrîka, la première syllabe n’est pas bêa- mais bê-, parce que ce mot est composé de bê et de Afrîka. Le découpage du mot en syllabes est donc comme ceci : bê-a-frî-ka soit CV-V-CrV-CV. Par contre, dans un mot composé comme pialö projet, le découpage en syllabe est bien pia-lö soit CVV-CV. Pour éviter de confondre ces deux types de situations et faciliter le découpage correct des mots à la césure, il est préférable de séparer par un trait d’union les voyelles rapprochées qui appartiennent originellement à deux mots distincts, comme le montre les exemples du tableau suivant :
Cette recommandation est particulièrement importante dans les cas où les deux voyelles rapprochées ont le même ton (haut ou moyen) comme dans bê-ôko, car, dans un traitement automatique par ordinateur, sans le trait d’union, elles risquent d’être traitées par erreur comme des voyelles d’une syllabe CVV auxquelles s’appliquent les règles contextuelles RC1. (Voir 3.2. plus loin). Dans le cas de Bê-Afrîka et Wabê-Afrîka, il n’y a aucun risque de se tromper dans le découpage en syllabes ni dans le traitement informatique si on les écrivait Bêafrîka et Wabêafrîka respectivement. C’est simplement pour ne pas en faire des cas particuliers que le trait d’union est ici recommandé. Il faudrait voir à l’usage s’il n’est pas préférable de les écrire en un seul bloc.
2.3. Combinaison de syllabesBien que les mots à une seule syllabes soient nombreux en sahngo, tous les types de syllabes peuvent se combiner pour donner des mots à deux, trois, quatre et cinq syllabes. Exemples :
Etc… Cette liste n’épuise absolument pas toutes les possibilités de combinaisons entre les types de syllabes. Il faut cependant noter que les syllabes fermées (qui finissent par une consonne autre que le N des voyelles nasales) sont extrêmement rares dans un mot à plusieurs syllabes. Seul la syllabe CVr (fermée par /r/) apparaît dans l’interjection baarzegë qui exprime un rejet de propos dont on ne veut pas entendre parler. La structure syllabique de cette interjection est : CVrCVCV. La première voyelle /a/ est ici allongée pour marquer le refus catégorique. C’est un allongement expressif comme dans yeeke tou doucement, (à ne pas confondre avec yeke être).
2.4. La césureLorsqu’à la fin d’une ligne on doit couper un mot trop long pour le continuer sur la ligne ou la page suivante, on appelle cela une césure. La césure intervient toujours entre deux syllabes. Elle ne doit jamais séparer les éléments constitutifs d’une syllabe complexe : voyelles allongées, voyelles complexes, groupe de voyelles, groupe de consonnes, consonnes complexes. Exemples :
Remarque : Lorsqu’une consonne tonale est ajoutée à la fin de la première syllabe d’un mot à plusieurs syllabes, la césure se fait toujours après la consonne tonale, car celle-ci fait partie de la première syllabe (Voir la section 33.1 plus loin)..
3. LES TONSQuand on parle en sahngo, chaque syllabe est prononcée sur une hauteur de voix particulière qui est son ton. Celui-ci peut être haut, moyen ou bas. On dit alors que le ton est ponctuel. Il peut être une combinaison quelconque des trois, soit : haut-bas, bas-haut, haut-moyen, bas-moyen ou encore moyen-bas, moyen-haut. On dit alors que le ton est modulé. Les tons sont notés dans l »orthographe réformée en appliquant trois ensembles de règles. Le premier ensemble de règles sont les règles de base (RB). Le deuxième ensemble de règles sont les règles contextuelles (RC1) qui ne s’appliquent qu’aux syllabes CVV ayant deux tons haut ou deux tons moyens sur les voyelles. Le troisième ensemble de règles sont des règles contextuelles (RC2) qui ne s’appliquent qu’aux mots à plusieurs syllabes ayant le même ton haut ou moyen sur plusieurs syllabes successives. Les règles RB s’appliquent automatiquement par défaut quand les deux autres ensembles de règles ne s’appliquent pas. Nous reprenons tout cela en détail dans les pages qui suivent. Tout d’abord, examinons les règes de base (RB).
3.1. Les règles de base (RB)31.1. Les tons ponctuelsLe ton haut est noté par un accent circonflexe sur la voyelle. Par exemple, /â/ représente une voyelle A prononcée sur une note haute, donc un ton haut. Le ton moyen est noté par un tréma. Ainsi, /ä/ représente une voyelle A prononcée sur une note moyenne, c’est-à-dire, ni haute ni basse. Enfin, par économie, le ton bas, qui est le plus fréquent, n’est pas noté par un accent. Les voyelles sans accents se lisent donc automatiquement sur une note basse. Dans les exemples qui suivent, chaque syllabe porte un ton ponctuel haut (H), moyen(M), ou bas(B).
31.2. Les tons modulésLes tons modulés sont une combinaison de deux tons ponctuels quelconques sur une même voyelle. Pour les noter, en sahngo, on dédouble la voyelle. Par exemple, si la voyelle A porte un ton modulé haut-bas, on l’écrit âa. La première voyelle du dédoublement porte le ton haut requis, et la deuxième voyelle porte le ton bas requis pour former le ton modulé haut-bas. Les voyelles dédoublées ne sont pas allongées dans la prononciation.
La plupart des emprunts au français présentent une syllabe finale avec un ton modulé haut-bas pour les verbes et moyen-bas pour les noms.
Lorsque les voyelles nasales portent un ton modulé, le N de nasalisation suit la partie vocalique dédoublée. Ainsi, on écrit : âan pour représenter un a nasal avec ton modulé haut-bas, öon pour représenter un o nasal avec ton modulé moyen-bas, eên pour représenter un ton modulé avec ton bas-haut, etc. Exemples :
Avec les règles de base les accents (tréma et circonflexe) ont une fréquence élevée (57%) et sont donc très nombreux dans un texte, même si on économise déjà 43% des accents en notant le ton bas sans accent. C’est pourquoi la réforme orthographique propose des règles complémentaires, les règles contextuelles RC1 et RC2, qui permettent de réduire fortement le nombre des accents dans un texte. Elles ne s’appliquent que dans certains contextes bien précis.
3.2. Les règles contextuelles du premier groupe RC1Elles ne s’appliquent qu’aux syllabes à groupes de voyelles CVV (voir la section 22.2 plus haut) dans lesquelles les deux voyelles ont le même ton haut ou moyen. A). Lorsque les deux voyelles d’une syllabe CVV portent toutes les deux un ton haut ou un ton moyen,
B). Les voyelles restent inchangées lorsque les deux tons portés sont bas ou différents l’un de l’autre. Exemples :
3.3. Les règles contextuelles du deuxièmes groupe (RC2)Elles ne s’appliquent qu’aux syllabes portant une suite de tons identiques hauts ou moyens à l’intérieur d’un mot. Toutes les syllabes qui précèdent ou qui suivent une suite tonale ne sont pas concernées par ces règles tant qu’elles ne forment pas une autre suite tonale. 33.1. Les règles générales des suites tonalesLorsque plusieurs syllabes successives portent le même ton haut ou moyen, plutôt que d’écrire chacun des tons avec des accents circonflexes ou des trémas, il est bien plus économique d’indiquer seulement le début et la fin de la suite avec les règles suivantes :
Les groupes de consonnes Cr et Cl ne représentent pas des sons uniques en sahngo comme c’est le cas pour les consonnes complexes notées avec plusieurs lettres. C’est pourquoi, il est possible de dédoubler la consonne devant le /r/ ou le /l/ en tant que consonne simple. 33.2. Les règles particulières de la suite tonale à tons moyens
33.3. Les règles particulières de la suite tonale à tons hauts
3.4. La hiérarchie des règles tonales RB, RC1 et RC2
3.5. Les règles complémentaires spécifiques35.1. Les préfixes à ton hautLes règles contextuelles RC1 et RC2 ne s’appliquent pas au préfixe â- du pluriel des noms, ni au pronom impersonnel â- préfixé au verbe comme indice sujet au virtuel. On écrira donc âîtä « frères, sœurs », et âmbôrô « resterait en rade » comme dans l’exemple suivant : Exemple : Kôngbâ tî âîtä nî âmbôrô ânde na lêgë tôngana kutukutu nî akûi. Les marchandises des frères risquent de rester en rade en chemin si le camion tombe en panne. 35.2. Le participe des verbes monosyllabiques à ton moduléBeaucoup de verbes monosyllabiques se distinguent uniquement par leurs tons d’autres verbes à tons ponctuels ayant la même consonne et la même voyelle. Par exemples :
Les participes de ces verbes sont identiques à l'oral, comme on peut le voir dans le exemples ci-dessus. A l’oral, on peut plus facilement s’aider de la situation et du contexte pour sélectionner automatiquement le bon sens. A l’écrit, ce n’est pas du tout facile de lever l’ambiguïté si on ne distingue pas formellement les deux participes. Une façon simple de le faire est de conserver dans le participe la double voyelle des verbes monosyllabiques à ton modulé. Ainsi, il sera plus facile de distinguer wafaahngo-lêgë « celui qui traverse la route » de wafahngi-lêgë « elui qui montre le chemin ». On aurait donc:
Par souci de simplicité, on appliquera la même règle à tous les verbes monosyllabiques à ton modulé même quand ils ne sont pas opposables à des verbes à ton ponctuel ayant la même consonne et la même voyelle. Ainsi, quand on écrit, on pourra appliquer la règle sans se poser la question de savoir s'il existe ou non un autre verbe comparable à ton ponctuel. Par exemple:
4. TABLEAUX RECAPITULATIFSTableau des consonnes
Tableau des voyelles orales.
Tableau des voyelles nasales.
Tableau des tons.
Tableau des tons modulésLes tons modulés sont une combinaison des tons ponctuels sur une même voyelle orale ou nasale :
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